vendredi 3 février 2012

Nouvelles de septembre 2011


Premières  Impressions  Chinoises de  Wuhan -  sept 2011

Bonjour à toutes et à tous,
Nous sommes toujours vivants !  Un peu amaigris parait-il mais en forme.
Nous voilà en Chine depuis 1 mois (15 jours de déprime  pour Mme Boch qui a eu du mal à faire le deuil de sa maison et  15 jours d’organisation de survie en attendant les malles encore bloquées sous douane ! ) et je prends enfin la plume pour vous donner  de nos nouvelles et nos premières impressions.

Nous habitons  à Wuhan dans le quartier de Hanian. Wuhan compte 8 millions de wuhannais et 13 millions avec la banlieue dont nous faisons partie. Wuhan est traversé par le Yangsé (6 800 Km de long et 2 km  de large à Wuhan). Bien que pour nous français c’est une ville déjà gigantesque, Wuhan fait partie des villes moyennes chinoises et pour les pékinois, c’est un trou, un bled, quoi !
Les  chinois sont majoritairement bienveillants à notre égard, ils nous regardent comme une curiosité, ma fille correspond à l’idéal féminin chinois, les yeux non bridés, la taille élancée et les cheveux châtains avec des yeux verts, ils craquent tous.

Nous avons un petit appartement dans la base vie Gingko Village sur la Guan  Hu Lu dans la zone industrielle de Dongfeng. Dans cette base vie, nous sommes 100 familles françaises ou mixtes dont 120 enfants scolarisés  à l’école française de la base vie. Les maternelles et les primaires ont un enseignement classique avec un enseignant français, les secondaires suivent l’enseignement du CNED avec un enseignant référent dans chaque matière. La classe de  1ere ES de Coline comprend 2 élèves, Marthe et elle.  Pour l’instant, les résultats scolaires sont excellents.  

Quant  à nous les parents,  notre vie sociale est principalement centrée sur la base vie car la barrière de la langue et l’absence de repère géographique ne facilitent pas encore nos déplacements. Cependant, nous sortons nous les femmes  en groupe généralement dans la journée ( 4 dans les voitures, 25 en vélos, au minimum 2 dans les bus, taxis, ou taxis non déclarés) les maris se concentrant davantage sur leur boulot !

1er étape d’autonomie : le permis
Une galère de 1500 questions mal traduites et un parcours du combattant dans la bureaucratie du service de la communication relevant de la Police. Deux heures par soir d’apprentissage et de bachotage depuis 3 semaines, et nous l’avons eu tous les 2  il y a un jour!
Nous attendons notre voiture (une 408 tri-corps) pour la fin de la semaine et si le GPS (obligatoire car les panneaux indicateurs ne sont qu’en chinois !) ne nous fait pas défaut, à nous la découverte ! Cependant, maintenant nous allons essayer de conduire à la chinoise.
 1er étonnement : les chinois conduisent n’importent comment.
C a d n’importe comment ! Il est fréquent de rencontrer un véhicule à contre sens sur l’autoroute, un piéton traversant les 4*4 voies en escaladant  le terre-plein central, une charrette faisant demi- tour , une mobylette en panne avec du monde autour pour la réparer, quand une voiture n’est pas tout simplement garée sur une voie de l’autoroute ! Il y a énormément d’accidents  (aucun chiffre officiel sérieux) et heureusement que la vitesse est limitée à 60Km/h.

 2ième étape d’autonomie : Ayi
Petit nom  qui signifie « tata »  et qui désigne la chinoise qui travaille chez nous  à la maison 2 jours par semaine et qui fait tout (ménage , course, cuisine, linge), soit 2 jours de liberté pour Mme Boch qui en profite allègrement pour faire du chinois, de la peinture chinoise, du vélo, du Tay Chi, sans parler des sorties frivoles à la rue du Lin, rue des peintres ,  rue des musiciens ( le 1er achat a été un piano) rue de la vaisselle, bazar de toutes sortes, de quoi dépenser les Yuans de M. Boch !
2ième étonnement : le chinois travaille énormément, surtout la chinoise.
Nos Ayi mariées entretiennent un époux qui passe sa journée à jouer au mah-jong et  qui perd régulièrement la paie de sa femme ! Elles gagnent plus en travaillant pour les expats qu’un ouvrier en usine  avec une cadence moins élevée.  Le salaire mensuel  d’une Ayi est d’environ 2 000 RMB soit 220€.
A bien y regarder, les femmes ont les mêmes métiers que les hommes dans les métiers  réputés masculin du bâtiment, de la voirie,  de la police et des affaires.  C’est aussi sur les femmes que les contraintes sociales sont les plus fortes. Il faut être mariée avant 30 ans sinon elle est qualifiée de «déchet » et les parents arrangent un mariage. Il faut avoir l’ Enfant avant 35 ans car les parents attendent . Enfin l’union libre et le divorce sont une déchéance pour les femmes et une honte pour les parents. Avis aux amatrices !

3ième  étape d’autonomie : apprendre à parler chinois
Ce n’est pas une mince affaire mais nous allons commencer nos cours à raison de 3 heures par semaine pour Monsieur, un peu moins pour Madame qui ne peut pas tout faire !
3ième  étonnement : la culture chinoise
1.     A tout moment, de jour comme de nuit, des petits, des longs, nous avons un florilège de  feux d’artifice qui ponctue notre quotidien. Ces feux d’artifice accompagnent  tous les moments  importants de la vie chinoise. Naissance, mariage, deuil, mais aussi ouverture d’un magasin, réussite professionnelle, fin de chantier, début de chantier,… Ils sont liés à la croyance qu’ils permettraient d’éloigner les mauvais esprits qui pourraient nuire à la Famille.

2.     Autre notion très important en chine, la FAMILLE
Le chinois est très individualiste, il n’est pas rare si on tient une porte pour laisser le passage de rester une plombe car plus personne ne vous laissera  passer. Il est fréquent d’être dépassé ouvertement dans  une queue ou de vous faire chiper le taxi qui s’est arrêté suite à votre appel. En revanche, dans la famille tout est codifié, les rangs, les égards, les pré-séances.
Quand je dis famille , il y en a 2 sortes, celles identiques aux nôtres et  celles dont les enfants ont aujourd‘hui moins de trente ans, famille de l’enfant unique, fille ou garçon. Ces enfants là n’ont droit qu’à l’excellence scolaire sinon ils sont punis, se retrouvent dans les écoles moins bonnes et vivent une enfance très douloureuse. Tous les enfants travaillent énormément  avec  45h de cours en semaine et 20 heures de cours de perfectionnement le we. Nos chers têtes blondes européennes ne connaissent pas leur bonheur !

3.     Le poids du nombre
Les chinois sont nombreux, on le sait, mais cela influence aussi leur comportement. Une vie ne compte pas. Ils prennent des risques insensés dans leur vie de tous les jours et la notion de danger à l’air inconnu. Aucune protection  sur les chantiers. Les hommes travaillent à  plus de 200m du sol sans le moindre harnais et marchent en équilibre sur des échafaudages vertigineux. L es balayeuses des rues traversent les 4 voies et s’arrêtent  pour balayer les lignes blanches des voies sans un regard pour les voitures qui les évitent de justesse. Impressionnant à voir et pas rassurant du tout lorsque ce sera moi qui aurait le volant !

Voilà pour un premier compte rendu 

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